Il y a quelques semaines, nous avons eu l’opportunité d’organiser en Bourgogne le séminaire d’une marque de jus d’orange. Pendant presque 48h, nous avons accompagné ce sympathique groupe à travers nos activités de team building conçues spécialement pour eux : un jeu de rôle en continu, une chasse aux canards saugrenue, un quiz type Burger Quiz, un rallye à vélo dans les vignes, des dégustations de vins et… une fausse dégustation de jus d’orange.
C’est de cette dernière activité que j’ai envie de parler ici, car je trouve qu’elle reflète particulièrement bien l’état d’esprit de La Jeance et notre savoir-faire.
L’idée
Quelques jours auparavant, en pleine construction de notre prestation, nous discutions avec l’a-jean Greg :
“Visiblement, ils sont assez branchés vin, et vu qu’on sera en Bourgogne, ils veulent faire une ou deux dégustations.”
“Ok, très bien s’ils aiment ça, on va trouver des vignerons qui bossent bien… mais bon, ce n’est pas très original ni drôle.”
“Yep, comment on pourrait un peu revoir le truc ?”
“Attends, si les gars vendent du jus d’orange, on va leur en faire déguster des jus d’orange, mais comme si c’étaient des grands crus !”
“Oui, avec tout le cérémonial qui va avec et un faux sommelier, histoire de les piéger ! Il y a moyen de les surprendre et de rendre ça très comique !”
Ni une ni deux, nous nous sommes mis à la tâche.
La préparation
Pour que le détournement fonctionne, il fallait que ce soit crédible. Que la blague ne se devine pas avant le bon moment de révélation.
Nous avons donc introduit la dégustation de jus d’orange dans le programme officiel du séminaire, en expliquant au manager qu’il fallait nous faire confiance sur ce coup. “Tu ne le regretteras pas”, lui a-t-on promis.
Nous avons ensuite eu besoin de quatre choses :
Un sommelier ou œnologue de jus d’orange pipo. Cela n’existant pas (je crois 😅), nous l’avons inventé. Ainsi est né Jérémie de la Clémentière, “World’s foremost orange juice oenologist”, auteur du mythique ouvrage Orange is the New Grape, dont nous avons laissé traîner la fausse couverture à différents endroits du séminaire. Jérémie était bien entendu un acteur. Et qui dit acteur, dit script.
En singeant les codes de la dégustation traditionnelle, en empruntant plein de références au vocabulaire du vin et en y ajoutant quelques envolées dignes de Jean-Claude Van Damme, nous lui avons concocté de belles tirades. Nous tenions notre personnage : un influenceur perché, sûr de lui, mais avec un certain bagout.
Une atmosphère immersive, pour donner un côté solennel au show de Jérémie.
Le lieu du séminaire s’y prêtait parfaitement. Nous avions booké une ancienne cuverie avec au sous-sol une cave voûtée du XVIIe siècle, immense et superbe, que nous avons aménagée avec un éclairage tamisé et des tonneaux.
Des jus d’orange bien entendu, soigneusement sélectionnés : cinq au total — celui de notre client, un concurrent proche, un premier prix, un jus atroce type Tang, et de vraies oranges pressées.
Et un déroulé millimétré.
Car si notre mantra est “team building pas sérieux, organisé sérieusement”, cette rigueur de préparation est précisément ce qui nous permet d’être à 100% le jour J.
Le séminaire démarre. Les participants découvrent qu’une “dégustation de jus d’orange” les attend le lendemain. Très vite, on entend des phrases comme :
“Mais tu le connais, toi, ce Jérémie de la Clémentière ?”
Les téléphones étant interdits pendant l’événement, personne ne pouvait vérifier. Même le manager, pourtant au courant du programme, m’a demandé :
“Il est bien ce gars, ce Jérémie ?”
Et moi de répondre, le plus sérieusement du monde : “Il est un peu spécial, mais je crois qu’il est très fort. On a eu du mal à le faire venir, il ne fait pas ce genre d’animation d’habitude, vous avez de la chance.”
Le teasing était lancé. Et avec lui, un délicieux petit doute dans la tête de certains. 🙂




